Un film documentaire moto, c’est quoi ?

Bonjour chers amis motocyclistes, ou pas, et qui me suivez depuis dix ans, j’ai pensé qu’il était nécessaire de faire le point  sur les deux films que ma société, Strada Productions, a produits et diffusés, Il était une fois Le Continental Circus , sorti en 2016 et Johann Zarco,l’audace d’un champion, sorti en 2020.  

Image du film « Il était une fois le Continental Circus.

Grâce aux souscripteurs !

Ces deux longs métrages documentaires, d’une durée de 3h et 1h55, furent produits, avec l’argent des souscripteurs, dont vous faites peut être parti, et qui furent remerciés en étant nommés au générique. Votre soutien, nourri de patience et de confiance, fut total et c’est dont je suis le plus fier. Merci infiniment… Ainsi, logiquement, peut-être en avez-vous conclu que puisque j’avais réalisé ces deux films, je disposais de  l’argent nécessaire ? 

Oui… mais non !

Grâce au numérique !

J’ai souvent constaté que nombre de gens ignoraient le processus de la fabrication d’un film, de l’idée première à la finalisation.  
C’est l’outil numérique qui m’a permis de réaliser ce vieux désir, celui de raconter une histoire du Continental et de sa french génération, dont je fis partie. Et c’est vous, spectateurs de cette épopée qui répondirent présent pour que ces films existent, en ayant compris qu’aucune institution d’état ou chaine TV ne mettraient un euro sur un film avec des motos. Compter sur nous-même est une des forces de la communauté moto. C’est un peu une histoire de famille.

Trois ans pour trois heures…

Il était une fois Le Continental Circus a nécessité trois années de travail et son coût fut de 150.000€ tout compris. La partie tournage fut la partie la plus onéreuse avec ses déplacements en France et à l’étranger d’une équipe de 3 à 7 personnes. Puis il y eut une année de montage image, ainsi que trois semaines de montage son et mixage, (la journée d’un auditorium plein tarif est 1.000€ ht). S’y ajoutent  les droits musicaux (2.500€), l’étalonnage des images (5.000€) et la fabrication du DVD avec le pressage des 6.000 premiers exemplaires pour 12.000€. Enfin il faut inclure les droits des archives de l’Ina dont la facture raisonnable fut de 28.000€ et pour finir la version anglaise en voice-over, avec traduction et acteurs anglais dont le coût fut de 10.000€.

Voilà, vous avez une idée assez précise du prix de revient de ce film, mais ne il ne faut pas oublier que sa durée est de trois heures !

Producteur indépendant = pilote privé !

Ainsi, vous comprendrez mieux pourquoi, depuis Le Cheval de Fer (1974), personne ne s’était lancé dans ce genre d’aventure. Cependant,  le rêve de faire quelque chose d’unique ne peut être étranger, moi qui n’est pas accroché un titre mondial en moto, être le premier pilote à réaliser un film est mon titre perso !

Seul le résultat compte et si on peut parler d’un réel succès d’estime, malheureusement les recettes ne soldèrent pas les comptes. Un producteur indépendant, c’est une sorte de pilote « privé » !

Alors que le dvd disparaît progressivement, la vente de plus de 10.000 pièces, sans budget de pub, étonna beaucoup dans le monde de l’audiovisuel. C’est ça la force de la moto, le partage d’une passion. Ce n’est pas Eric de Seynes, avec Yamaha, principal partenaire qui me contredira. Pour info, les budgets communication des films des majors, équivalent parfois à la moitié du coût du film.

Le second film : un portrait de pilote

Fin 2016, le désir de réaliser un second film autant par nécessité que par opportunité s’imposait. Faire le portrait d’un pilote, de préférence un moderne par contraste avec ceux du passé, était tout trouvé avec Johann Zarco qui m’avait bluffé avec son second titre Moto2. De plus, je savais qu’il avait apprécié mon premier film, ainsi que son mentor Laurent Fellon. J’étais loin d’imaginer que ce second long métrage devant être rapide à réaliser, moins cher et peut être rentable, allait être aussi une joie et… une souffrance !

C’est la FFM, avec Jacques Bolle, présent au premier film, qui fut à nouveau la première pierre du projet Zarco. La souscription des fans prit la suite, avec notamment Agilis, un sponsor de Johann et un pur mécène, Didier Beautemps, architecte. 

Dans le dur avec la Dorna

Les débuts fracassants de Johann au Qatar confirment qu’il n’a pas été double champion par hasard et le titre de meilleur rookie se dessine. La suite se complique : tensions de Johann et son manager qui me fait barrage, signature en catimini avec KTM fin 2017 et ainsi fin de l’aide Yamaha pour les archives Dorna. Et là je rentre dans le dur puisque la dite productrice du spectacle MotoGP m’adresse une facture de 86.500€ pour 32 minutes d’images Zarco ! 

A régler sans échéances et en pleine période covid… 

Ce projet, qui devait être le scénario de la dernière marche de Johann vers les sommets du MotoGP, devint une production s’étirant sur trois années. Le privilège d’avoir côtoyé cet homme au parcours si singulier et malgré ses difficultés, me fait dire que le résultat en valait la chandelle. Le succès d’estime est la première des récompenses.  

Les deux années covid étaient difficilement prévisibles et l’absence d’intérêt des chaînes TV, plateformes et autres sponsors n’a pas simplifié la situation. 

Des chiffres !

A la finale, La souscription, grands et petits mécènes, permit de réunir plus de 200.000€, ce qui est conséquent, mais face à ce chiffre, la facture des ces deux productions se monte à 400.000€… Il y a  bien sûr les ventes de DVD qui furent importantes, particulièrement pour ce marché en perte de vitesse, mais ici le coût dépasse les recettes.  

Je me devais de vous informer avec des chiffres sur votre soutien et son utilisation, pourquoi et comment il fut déterminant et ainsi vous aider à vous faire une idée plus précise sur la production d’un film. 

Un troisième film… Grâce à vous ?

J’envisage de lancer un nouveau film, le  3ème volet de mes histoires de pilotes, et le moment venu, vous serez informés du contenu. Courir pour filmer et filmer pour courir reste mon credo, mon moteur, mon inspiration.  Bien sûr, ce film ne pourra pas se faire sans vous et ce sera l’occasion de faire le point sur ma situation. 

Je profite de cette note pour vous inviter sur ma page facebook.com/Bernardfau95/ , une nouvelle où le nombre d’amis n’est pas limité à 5.000 et aussi pour vous inviter à découvrir le site www.bernardfau.com et s’abonner à la Newsletters. Cela me poussera à produire d’autres films,  beaucoup plus courts, (15 à 20 mns) que vous pourrez soutenir avec le principe de la cagnotte, genre Leetchi ou Tipeee. 

Une vidéo sur youtube, qui fait 455.000 vues, rêvons que 50.000 personnes qui aiment et participent avec un clic à 1 ou 2€ et vous faites le calcul… Strada Productions pourrait déjà plancher sur un nouveau film. Alléluia !

« Les hommes sont faits de la même étoffe que leurs rêves, et leur petite vie, un somme l’accomplit… »  (Shakespeare)

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