Portrait

À propos de Bernard Fau

Portait de Bernard Fau en 1982
Portait de Bernard Fau en 1982

Le pilote

Très tôt j’ai pensé que la moto était un art de vivre et que ces pilotes étaient les derniers romantiques. Pour vivre leur passion, ils acceptaient de mettre leur vie en danger.

Je suis né à Suresnes, une commune proche du Bois de Boulogne à Paris, le 22 février 1953.

Je suis le troisième d’une fratrie de quatre garçons et à l’école, si je suis bon en sport et en dessin, je commence à m’ennuyer au fond de la classe. Ces deux activités seront déterminantes pour la suite.

J’ai donc quinze ans en 1968, les événements m’influencent forcément et je quitte l’école en 70 pour travailler. Entre temps je fais une année préparatoire aux Arts Déco de Paris, mais le virus de la course moto est plus fort, je range les pinceaux.

1971, Côte Lapize, première course en cachette de mes parents, un 4ème temps suivi d’une chute suffisent pour me convaincre que la course c’est pour moi. Admirateur des hommes d’exceptions, je rêvais d’avoir un destin, le Contiental Circus est là. Je n’ai plus qu’une obsession, en faire partie et devenir le meilleur « pilote privé » du monde, comme Jack Findlay, le héros de « Continental Circus ». Bizarrement, ce n’est pas le beau champion Agostini béni de dieux qui m’attire, mais le privé, solitaire et indépendant.

Plus tard, il m’est arrivé sur certaines courses d’être le meilleur « privé du monde », mais les exploits éphémères ne nourrissaient pas beaucoup à cette époque…

La reconversion

1984, je raccroche le cuir. Je sors de la course sans argent, mais vivant.

1985, une autre vie commence sur les plateaux de cinéma. Grâce à Patrick Grandperret et PW Glenn, réalisateurs et caméraman reconnus dans le milieu. Je fais mes premiers pas sur le long métrage «Les Enragés » avec Fanny Ardant et François Cluset.

1986, je monte une société d’effets spéciaux avec Eric Faivre qui deviendra une référence dans ce domaine. Mais le bricolage m’intéresse moins que la photo que je pratique en amateur et lorsque les circonstances me poussent sur le plateau de « Mauvais Sang » de Léos Carax, avec Juliette Binoche, Michel Piccoli, Denis Lavant, je ne rate pas mon rendez vous.

1991.. « Les Nuits Fauves » de Cyril Collard, un film devenu culte et la référence des années sida.

Une exposition de 50 tirages à la Fnac circulera dans tous ses magasins pendant 2 ans.

Le déclic

2013, la soixantaine est arrivée. Plus de temps à perdre et les proches m’aident à aligner une moto sur les courses classiques. Le sourire de la vitesse revient et le chemin des podiums avec.

Incroyable, le rêve continue. Mais cette fois un autre enjeu s’est installé, celui de faire un film qui raconte le passé au présent.

Courir pour filmer et filmer pour courir…

Les films

Courir pour filmer et filmer pour courir.
J’ai inventé la formule, et commence l’aventure de « Il était une fois le Continental Circus ».

2015, le film produit grâce à une souscription de 1000 personnes sort enfin. Il dure trois heures, dont une heure d’archives inédites de l’INA. Il connait son succès d’estime mais pas financier. Un ex-pilote qui réalise un film ne s’était jamais produit auparavant. C’est mon titre mondial à moi !

2017, je démarre un nouveau film sur l’incroyable et passionnant champion Johann Zarco.

2022, après quatre ans de travail acharné, la distribution du film « Johann Zarco, l’audace d’un champion » pendant les années covid se fait aux forceps, mais la fierté partagée avec le pilote-acteur est légitime.

Et si le propos du film touche un public qui ne connait pas la moto, c’est la preuve que le portrait de l’humain autant que celui du pilote est sur l’écran.

Bernard Fau derrière l'objectif